Développement sportif du Bénin : décryptages de chercheurs aux "Cafés de la science" de l’IRD

Olivier Ribouis
publié le Jun 1, 2018
Organisées par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), les rencontres du Café de la science ont repris à l’Institut français du Bénin à Cotonou. Jeudi 31 mai, pour le premier numéro de la campagne 2018, les débats ont porté sur le thème : « Développement sportif du Bénin : un défi qui relève de la haute performance et de la santé des populations » avec des exposés de 04 chercheurs panélistes et la contribution du public.

« S’il y a des chercheurs en sports au Bénin, comment se fait-il que le sport béninois est-il agonisant ? ». C’est avec cette interrogation poignante que professeur Mohamed Mansourou Lawani, modérateur pour la circonstance, a lancé jeudi 31 mai, le premier « Café de la science » de l’année 2018 à l’Institut français du Bénin à Cotonou. Avec pour principaux invités, 04 panélistes qui sont des universitaires béninois spécialistes des questions sportives et un public riche d’autres universitaires, de responsables de fédérations sportives et de sportifs, ce premier débat sous la paillote a été organisé autour du thème « Développement sportif du Bénin : un défi qui relève de la haute performance et de la santé des populations ».
« Défis à relever pour le développement sportif du Bénin »
Question de grand intérêt pouvant même faire l’objet d’un colloque, le thème est disséqué en quatre sous-thèmes développés par les panélistes qui ont fait de brefs exposés en sept (7) minutes chacun. Professeur Gouda Souaïbou, le premier des panélistes a évoqué les « défis à relever pour le développement sportif du Bénin ». Selon ce sociologue des organisations connu au FIBA, il y a d’abord le défi du cadre légal. « Les textes législatifs et règlementaires sont insuffisants » souligne-t-il avant d’ajouter que le développement sportif du Bénin a buté sur la pauvreté économique du pays, des obstacles socio-culturels et autres. Le chercheur note une gestion surpolitisée du sport, une opposition entre le sport national et le sport international qui devrait selon lui être complémentaire. Le sport béninois est également gangréné, selon ses analyses, par un manque criard d’infrastructures, d’équipements et d’encadrement. Résultat d’un tel état de choses, le professeur Gouda note « un échec » du sport béninois en dépit d’« ilots de réalisations ». C’est dire qu’il y a du pain sous la planche. Pour relever les défis, a-t-il préconisé, « il faut une nouvelle politique de développement du sport qui soit approuvée » par tous.
« Performances sportives au Bénin : bilan et perspectives »
Le second niveau de discussion, a porté sur les « Performances sportives au Bénin : bilan et perspectives » avec Jules Emile Abalot, Maître de conférence inscrit au CAMES et enseignant à l’INJEPS, l’institut qui forme les compétences pour le sport au Bénin. Le bilan n’est pas du tout reluisant. « Le Bénin n’a jamais gagné de titre continental » rappelle-t-il ajoutant que la seule consolation est au niveau du handball où les acteurs se sont réorganisés. Déjà fait constater ce chercheur, « il y a des glissements idéologiques dans le sport béninois ». A ce sujet a-t-il éclairé, il faut distinguer « le sport de masse et ou sport en dehors club », « l’éducation physique, sport à l’école » et « le sport dans les clubs civils ». De son côté, il note également que « le cadre juridique ne réunit pas les conditions pour un succès du sport de performance » au Bénin et suggère, entre autre, la redécouverte des outils, l’organisation des disciplines sportives.
Sports, santé, comportements alimentaires
