Bénin/Patrimoine : Talon interpellé sur l’état de dégradation du PLM Aledjo

Banouto
publié le Aug 1, 2019
Dans un appel intitulé « Devoir de mémoire », publié ce 1er août 2019, jour de la 59ème fête d’indépendance du Bénin, le collectif PLM Aledjo s’adresse au Président Patrice Talon sur l’état de dégradation du berceau de la démocratie béninoise. Lire l’intégralité du message.

COLLECTIF PLM ALEDJO
Message : Devoir de mémoire
Un peuple qui ne sait pas faire mémoire, est un peuple sans histoire, sans identité et donc sans avenir. La mémoire va au-delà de l’histoire dont elle se nourrit. Quand on aura tout oublié, ce qui restera, c’est le patrimoine matériel. Et c’est aussi cela la mémoire. Il paraît donc indispensable de rappeler l’urgence de faire mémoire de l’un des plus grands moments de l’histoire de notre pays : la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, tenue à l’Hôtel PLM ALEDJO, qui a donné une couleur démocratique à notre pays.
Si la République du Bénin, est qualifiée de havre de paix, c’est bien évidemment grâce au génie de ses enfants qui à un moment critique de l’histoire, ont préféré aux armes, le dialogue constructif pour maintenir la paix. De la Conférence nationale de 1990 est sortie un consensus qui gouverne encore notre vivre-ensemble trois décennies plus tard : le renouveau démocratique.
Après l’indépendance, la Conférence nationale est le deuxième moment fort de l’histoire politique du Bénin. Elle est venue confirmer d’une certaine façon notre indépendance, car nous l’avons fait par notre propre décision sans aucune exigence étrangère. C’est un moment fort de notre histoire post indépendance dont nous n’avons malheureusement gardé aucune trace matérielle mémorielle. C’est pour corriger cela que nous réclamons la restauration du lieu qui a abrité ce moment de cohésion et d’unité nationales : l’hôtel PLM ALEDJO.
Aujourd’hui, ce lieu de mémoire se trouve dans un état de désuétude. Les gouvernements successifs ont promis ou tenté des initiatives, mais nous n’avons jusque-là rien noté de concret. Citoyens, nous ne comprenons pas la négligence des politiques vis-à-vis de ce lieu. A partir de quel moment les regards ont été détournés du site ? Doit-on comprendre, que l’hôtel, qui fait partie intégrante de l’histoire politique de notre patrie et qui symbolise pour le peuple béninois, l’unité nationale ne revêt aucune valeur aux yeux de l’Etat ? Pourquoi ne pas immortaliser ce lieu à l’instar de la Place du souvenir ? Qu’est-ce qui entrave la concrétisation du projet de sa réhabilitation ?
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Si tous les esprits s’accordent sur le rôle déterminant qu’a joué la Conférence nationale dans l’histoire du Bénin et son exemplarité dans le concert des nations, pourquoi le lieu qui l’a abrité ne devrait-il pas être érigé en une précieuse mosaïque ?
Chers législateurs, seriez-vous capables d’initier une loi des finances spécifique, portant rénovation de la salle de conférence de l’hôtel PLM ALEDJO ou de la voter même si vous n’en êtes pas initiateur?
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, en tant que garant de la souveraineté nationale,
que pensez-vous faire concrètement pour reconstituer l’histoire démocratique de notre pays ? Qu’avez-vous prévu pour la réhabilitation de l’hôtel PLM ALEDJO et particulièrement de la salle de conférence ?