Bénin/Législatives 2019 : vive réaction de l’opposition après son « exclusion »

Yao Hervé Kingbêwé
publié le Feb 27, 2019
A la faveur d’une déclaration, à Cotonou, mercredi 27 février 2019, les forces politiques de l’opposition béninoise, s’estimant exclues des législatives, ont déclaré qu’elles « se battront de toutes leurs forces afin qu’aucune consultation électorale ne se tiennent sans elles ».

Les élections législatives du 28 avril 2019 ne se tiendront pas sans l’opposition. Les forces politiques de l’opposition au régime du président Patrice Talon sont fermes là-dessus. Face à la presse nationale et internationale ce mercredi 27 février 2019, quelques heures après la clôture des dépôts de candidature à la Commission électorale nationale autonome (CENA), les partis membres de l’opposition sont montés au créneau à la faveur d’une sortie médiatique à Cotonou le signifier. « Les forces politiques de l’opposition disent haut et fort qu’elles participeront aux élections législatives du 28 avril 2019 », ont-ils déclaré.
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Les partis de l’opposition au régime de Cotonou estiment avoir été exclus des législatives par le pouvoir du président Talon qui, à les en croire, « à travers des interprétations erronées (…) refuse que le fameux certificat soit délivré aux partis de l’opposition ». « Pendant que des débiteurs insolvables à la solde du chef de l’Etat vis-à-vis du fisc, ont été les tout premiers à se voir délivrer le quitus fiscal et que les membres du gouvernement se sont introduits dans le dispositif de la direction générale des impôts pour faire délivrer le même quitus fiscal aux candidats de la mouvance sans se soucier de leur situation fiscale réelle, certains députés de l’opposition, après avoir satisfait à toutes les nombreuses exigences, parfois fantaisistes, sont restés à la direction générale des impôts du dimanche au petit matin de ce jour sans avoir pu obtenir ledit quitus », ont-ils ajouté.
« Complot »
Selon les opposants, il y a derrière leur « exclusion » des législatives, un plan contre la démocratie béninoise. « En excluant les partis d’opposition, le président Talon veut reconduire au Parlement, les députés complices de la mort programmée de notre démocratie en leur épargnant une bataille qu’ils ont perdue de vieille date. Ainsi, la constitution sera révisée et les confidences du député Dakpè Sossou se réaliseront sans encombre », ont laissé entendre les forces de l’opposition. Allusion faite à la déclaration du député pro-Talon qui, en avril 2018, avait déclaré qu’après son mandat de cinq ans qu’il avait souhaité unique, l’actuel président de la République ferait un autre de sept ans.
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