Attentat au Burkina : des jeunes employés pour tuer

Olivier Ribouis
Après l’attentat de dimanche soir qui a coûté la vie à 18 personnes à Ouagadougou au Burkina Faso, ce qui retient l’attention c’est la jeunesse des assaillants soulignée par la procureure de la République, Maïza Sérémé.

Tout le Burkina est encore en deuil depuis l’attaque meurtrière de la nuit du dimanche 13 août à Ouagadougou. 72 heures de deuil jusqu’à mercredi 16 août ont été décrétées par le président Roch Kaboré pour honorer la mémoire des 18 personnes qui ont perdu la vie dans l’attentat qui a choqué au-delà des frontières burkinabè. Tout un peuple et tout un continent sont ainsi attristés par cet acte d’une barbarie écœurante. L’identification des auteurs n’est pas encore complète, mais à pour le moment, il apparaît selon, la procureure de la République, Maïza Sérémé, que les auteurs sont particulièrement très jeunes. Les deux terroristes neutralisés, a-t-elle annoncé à la presse, sont des « assaillants très jeunes ». Leur objectif était clair dans leurs têtes. Munis chacun, d’« un fusil AK-47 », selon la procureure, ils se « sont rendus au combat pour mourir ».
Prendre en charge la jeunesse
Une fois encore, la jeunesse est présente sur un terrain ignoble. Employés pour tuer, ces jeunes sont en effet les produits d’une radicalisation qui trouve son terreau dans l’absence d’une prise en charge des jeunes sur le continent. Les chefs d’Etats africains restés dans une dynamique de mauvaise gouvernance et dans l’incapacité de trouver des programmes qui mettent la jeunesse au service du développement ne peuvent que se sentir complice de ce type de malheur. Des jeunes désœuvrés faut-il le rappeler constituent une bombe latente. Dieu seul sait combien de fois l’attention des gouvernants africains, s’ils en ont, a été attirée sur cette vérité universelle qui rattrape l’Afrique. Au-delà des chefs d’Etats africains, les dirigeants occidentaux dont le seul but pendant des siècles a été de piller le continent africain, en sont aussi fortement responsables. Au lieu d’accuser la démographie africaine comme le fait Macron, le président français, le temps est à renoncer à la politique ruineuse mise en place avec des chefs d’Etats africains obnubilés par le goût du pouvoir. Il y a lieu de prendre en charge la jeunesse africaine pour l’arracher à la tentation de la radicalisation.